Depuis le 1er janvier 2017, l’usage des pesticides est interdit dans les espaces publics. Montrevault-sur-Èvre a revu ses pratiques et développé des alternatives en mettant en place un Plan de Gestion de l’Herbe (PGH). Ce PGH évolue aujourd’hui vers un Plan de Gestion Différenciée (PGD), qui se veut plus global. Les habitants sont mis à contribution.
De nouvelles méthodes d'entretien
Sans pesticides, les agents techniques doivent faire autrement. Une réflexion a été menée dès 2015 pour préparer de nouvelles pratiques. Jusqu’alors, les surfaces les plus désherbées chimiquement étaient : les pieds de mur, les surfaces sablées, les centres sportifs et les cimetières.
Différentes alternatives ont été mises en place :
- Augmentation de la fréquence de balayage de tous les caniveaux dans les zones agglomérées (passage mensuel par prestataire)
- Achat de nouveaux outils, notamment du matériel portatif électrique (réciprocateur, houe…)
- Enherbement des cimetières
- Fleurissement des pieds de mur : les habitants doivent participer à l’effort collectif en entretenant leur pied de mur, pourquoi pas en le fleurissant (délibération du 22 février 2016 PDF)
- L’écopaturage est en cours d’étude.
Les chiffres de Montrevault-sur-Èvre :
- 150 km de caniveaux et trottoirs
- Près de 60% des espaces verts sont de la pelouse, 14% de la prairie, 4% des massifs et 3% des graviers…
- une quinzaine d’agents techniques dédiés aux espaces verts et à la voirie
Vers un plan de gestion différenciée
Le PGD (ou plan de gestion différenciée) va aboutir à la définition de 3 niveaux d’entretien selon les caractéristiques géographiques, écologiques et paysagères de l’espace, mais aussi de son usage et de sa fréquentation. Le tout en tenant compte de son évolution.
Cette différenciation permet d’adapter l’entretien en fonction de sa typologie et vise à passer du traditionnel à l’écologique. La nature retrouve une place en ville avec le fleurissement de pieds de mur, une tonte raisonnée, des prairies naturelles ou de la flore spontanée. Ces évolutions nécessitent un changement de regard pour ne pas considérer chaque brin d’herbe comme « mauvais ».
Les élus et agents intègrent peu à peu cette nouvelle gestion. Une réflexion est en cours pour investir dans le matériel adéquat et programmer un plan préventif d’entretien de la voirie. Tous les aménagements doivent maintenant être pensés pour un entretien sans pesticides.
Les agents, qui avaient déjà réduit le recours aux traitements chimiques, sont formés aux pratiques alternatives : paillage, vivaces… Tout est fait pour limiter les opérations manuelles.
Depuis 2018, il est interdit d’utiliser des pesticides sur les terrains de sports (de football, par exemple).
Redonner de la place à l'arbre
Les élus en charge de la voirie et de la biodiversité ont parcouru les communes déléguées avec les techniciens pour identifier les espaces à requalifier. Des zones prioritaires ont été définies pour mettre en pratique de nouvelles pratiques d’entretien.
Des interventions sur tout le territoire sont réalisées du 5 au 9 octobre 2020 pour :
– mettre en valeur des arbres ou des espaces en supprimant des arbustes ou des taillis trop denses à leur pied et qui les étouffent
– arracher des doubles haies
La technique du faux semis
Les espaces réaménagés seront engazonnés, mais pas forcément tout de suite. Le faux semis sera pratiqué, c’est à dire de laisser pousser les herbes indésirables une première fois avant de semer. Cette technique prend plus de temps, mais donne de meilleurs résultats sur le long terme.
Les dangers des pesticides
Les pesticides sont des produits chimiques qui détruisent des organismes nuisibles pour les plantes. Insecticides, herbicides et fongicides en sont les trois grands types. Leur usage n’est pas sans conséquences, surtout quand les usages et doses prescrites ne sont pas respectés.
Risques pour la santé : essentiellement lors de l’application. Différentes réactions ont été observées et des pathologies chroniques peuvent se déclarer en cas de contact prolongé (maladie de Parkinson, leucémies, cancers…).
Risques pour l’eau : Les pesticides sont responsables de la pollution de l’eau, du fait d’une faible infiltration et d’un ruissellement. 100% des cours d’eau des Mauges sont contaminés. 1 seul gramme de pesticides peut polluer un cours d’eau sur 10 km.
Risques pour la biodiversité : La plupart des pesticides ne sont pas sélectifs et éliminent des insectes utiles pour la pollinisation des fleurs et des plantes, dégradent la qualité des sols, fragilisent la plante elle-même, etc. C’est tout l’équilibre naturel qui est bousculé.
Les pesticides interdits
La loi sur la transition énergétique a avancé de deux ans l’interdiction des pesticides déjà prévue dans la loi Labbé :
- 1er janvier 2017 pour les collectivités
- 1er janvier 2019 pour les particuliers
Il est interdit aux personnes publiques d’utiliser ou de faire utiliser les produits phytopharmaceutiques pour l’entretien des espaces verts, des voiries, des forêts ou des promenades accessibles ou ouverts au public et relevant de leur domaine public ou privé.